Sans tambours ni trompettes, Le Mouv’, station FM « jeunesse » du groupe Radio France, est morte le 2 Février 2015.
Quelle ne fût pas ma surprise à l’écoute de ma radio préférée ce jour-là: sensation d’écouter Skyrock ou Fun dès la matinale. Ces animateurs qui se forcent à pouffer de rire et qui se la jouent ouaich ouaich, on dirait du Cyril Hanouna. Et puis ces musiques, Hip-Hop, RnB, variété… Me serais-je trompé de radio? Merde, j’ai foutu Skyrock à la place du Mouv’, je suis con! Mais non, définitivement non, je suis bien à l’écoute du Mouv’, le jingle radio m’en atteste. Mais alors, comment est-ce possible? Changement radical de programmation, exit Le Mouv’ et place au Mouv’, sans l’article.
Oubliée donc l’essence même de cette station, quoi! Tant pis pour les anciens. Allez voir ailleurs, de toute façon vous n’avez pas le choix et puis on ne vous a pas demandé votre avis. C’est un peu ce que je me suis dit, après une brève recherche internet pour essayer de comprendre un peu le pourquoi du comment. Eh bien, figurez-vous que Le Mouv’ n’avait pas assez d’auditeurs. En tous cas, au regard des chiffres visés par ses dirigeants, ce n’était pas assez. C’est sûr qu’en passant de la variétoche comme le font toutes les autres radios de la bande FM, ça collera désormais plus « mainstream ». Et donc audimat. Encore que, avant de se faire une place au soleil, j’imagine qu’il faudra au nouveau Mouv’ se démarquer un minimum des autres. On verra ce que ça donnera.
Quoi qu’il en soit, pour tous ceux qui se retrouvent orphelins de leur ex-station fétiche, il ne vous reste plus qu’à vous trouver une radio de substitution. Chose ardue s’il en est, tant Le Mouv’ était identitaire et, il faut le dire aussi, générationnelle. Cette radio m’a accompagné depuis mon adolescence jusqu’à mes 31 ballets actuels. J’aimais y écouter du rock indé et plein d’autres genres musicaux qui tous sortaient des sentiers battus. Les infos y étaient aussi intelligentes, bien loin de l’énumération indigeste de dépêches AFP que servent bon nombre d’autres médias. On y décryptait l’actualité avec ce regard différent, acéré et sans compromis. Alors inutile de vous dire qu’aucune autre radio ne pourra arriver à la cheville du regretté Le Mouv’.
- Pour la musique, on peut la remplacer par Radio Nova ou Ouï FM, mais ce n’est qu’un pis-aller. Et ces stations n’émettent que dans les grandes villes.
- Pour l’esprit Le Mouv’ question actualités, on pourra se tourner vers France Inter, mais c’est tout de même moins jeune. Et sa matinale ne fait pas beaucoup de place à la musique, on y a quasiment que de l’info. Difficile d’émerger à l’écoute des news politiques en boucle, manque du piment! Ceci dit, Laurent Kramer, ex-journaliste du Mouv’, s’est installé à France Inter et y poursuit ses reportages à la matinale. Mince consolation.
- Enfin, pour ceux qui peuvent écouter les webradios (sur leur smartphone, ordinateur ou chaîne hi-fi), on peut passer sur les stations suivantes: BBC – Radio 6 Music, AltRadio ou Radio Faubourg Simone. Ces chaînes ne diffusent que de la musique et elles sont orientées rock indé, pop, folk et électro. Elles sont respectivement anglaise, américaine et française.
Si vous aussi vous avez des suggestions d’écoutes alternatives au -Le- Mouv’, je suis preneur!
Hommage au regretté Le Mouv’ ainsi qu’à tout ses animateurs et journalistes.
Pour aller plus loin:
- Médiateur de Radio France: Coup de gueule d’un ex-auditeur
- Facebook: Groupe « Pour que Le Mouv’ redevienne mon époque, ma radio »
- 20Minutes: Article « Radio France: que se passe-t-il au Mouv’? »
- Télérama: Entretien avec Bruno Laforestrie, directeur du Mouv’ : « un nouveau projet pour le 16 janvier »
le Mouv’ est bien mort ….
Installer à Montréal depuis 2012, j’écoutais toujours le mouv’ par internet. C’était ma manière de rester connecter à la France ; mon exception culturelle en Amérique du nord . Bref je suis en deuil aujourd’hui. Fini Allô la planète, Pop-corn, les filles du mouv’….. Je ne vous remercie pas Monsieur Laforestrie. Vous avez mis un terme de manière trop abrupte au dernier lien qui me retenait à mon adolescence.